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SANS TITRE 100 x 65 cm
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SANS TITRE
Technique mixte sur toile
Dimensions : 100 x 65 cm
Artiste : Zeyno Arcan
ZEYNO ARCAN
Biographie
Zeyno Arcan est née en Allemagne et très tôt elle a été attirée par l’art. Elle fut la plus jeune étudiante du pays, en commençant dès 13 ans par une formation professionnelle de danse à l’école de Pina Bausch. Pina la marquera profondément par son inspiration et son travail acharné à la recherche de l’Amour et de l’humanité à travers la danse. A la suite d’un d’accident, Zeyno Arcan poursuivra des études d’arts visuels à l’école des Beaux-Arts de Kassel.
La démarche picturale de Zeyno Arcan voit ses fondements dans sa découverte de la chorégraphe Mary Wigman et de ses Sept danses de la vie, danse emblématique du sens de la vie. Zeyno a continué à travailler sur les Sept danses de la vie pendant de nombreuses années. Par ce cheminement, elle réalise sa première série de gravures éponyme en 1989. Puis sont apparues les premières peintures et Signes de vie, c’est-à-dire des installations dans la nature, enfin, elle a commencé ses peintures scéno-graphiques Ceux qui… en 2001, peintures monumentales à base d’empreintes du corps.
Au fur et à mesure de son parcours, l’art devient pour Zeyno la synthèse absolue entre le corps et l’esprit et le moyen de reconnecter l’homme aux valeurs éthiques de l’humanité. Ses créations commencent à être reconnues lorsqu’elle reçoit le prix de la Master Eagle Gallery à New York.
Elle choisit de s’installer en France vers l’âge de 25 ans et intègre l’école des Beaux-Arts de Toulouse. Deux ans plus tard elle s’installe à Paris. Son travail de peintre aura rapidement pour base de recherche l’empreinte et le corps, orientation que l’on retrouvera en filigrane tout au long de son évolution artistique.
En 1997 elle aménage un spacieux atelier à Perpignan pour travailler ses formats monumentaux qu’elle expose par la suite à Paris et à Ivry sur Seine. Sa vie bascule soudainement avec la mort violente de son compagnon. Cette tragédie interrompt sa tranquille ascension dans le milieu artistique parisien et la propulse dans une nouvelle dimension. Elle écrira à ce sujet : "J’ai rencontré la mort de manière complètement inattendue à trois reprises : chez mon ancien conjoint qui l’a appelée de son propre gré, chez moi-même et j’ai décliné son invitation et chez mon enfant peu avant qu’il ne soit né. A chaque reprise la descente au gouffre du désespoir est immense mais la rencontre avec la vie ne se fait que plus forte encore car elle fait naître la joie."
Zeyno prend alors conscience qu’il existe un parallèle de la gestion de la vie et de la mort entre la danse de Mary Wigman et son propre travail pictural, ainsi qu’entre la mort, le deuil et la création artistique. Elle prend également conscience non seulement combien l’art offre de moyens extrêmement précieux pour trouver des réponses essentielles à la vie et à surmonter des difficultés, mais plus encore que l’art sauve la vie ! Tout son travail basé sur la puissance intrinsèque à l’art qu’elle défendra par la suite, trouve ici son point d’origine et permet de comprendre à la fois la profondeur de son œuvre et la noblesse de sa recherche. Pour Zeyno l’art, la vie et l’amour ne font qu’un désormais.
Elle dit : "Une préoccupation si personnelle qui est le deuil pour un être qu’on aime, prend alors une dimension d’une importance plus générale si par un travail psychique réussi, la vie l’emporte sur la mort et l’élan évolutif sur le déclin. Cette “ importance plus générale ” s’explique par le besoin de partager sa victoire sur la déchéance. C’est certainement aussi cela que nous pouvons qualifier de : nécessité intérieure de créer dont parle Kandinsky. Réalisée à partir de cette nécessité intérieure, la création devient authentique dans son message et donc devant la vie. Ceci fait toute la différence entre un “besoin de s’exprimer ” (largement pratiqué par ceux qui n’ont rien à dire) et un “ désir de dire la vérité sur ce que l’on éprouve ”.
Et ce n’est qu’à travers l’art que je peux partager ma “ victoire sur la mort ” et “ donner envie de désirer ” la même victoire pour d’autres personnes. Mon expérience devant la vie et devant la mort rend inutile et superflue tout autre sujet à traiter par l’art que celui de cette victoire, car ma liberté en dépend."
Voilà le ferment d’où vont sortir les Signes de vie de Zeyno Arcan dès l’été 1997 et grâce auxquels elle obtient le premier prix du trophée C.H.E.N.E. à Montpellier. Ces Signes de vie, installations dans et avec la nature, avec de l’eau et des quantités phénoménales de pigments d’Or flottant dans des vasques, deviennent l’emblème des éléments essentiels de la vie comme : Reconnaissance de l’ensemble des êtres et des choses qui constituent l’univers, acceptation de la réalité, évolution de l’homme en respect avec la nature, fécondité, etc.… Il doit inviter le public à se souvenir que dans la vie rien n’est plus important que la vie elle-même. Le travail de Zeyno Arcan vise à réconcilier l’homme avec l’homme et avec son espace vital.
Le corps redevient progressivement la matière directe de son travail et en 2001 elle invente sa peinture scéno-graphique avec la série Ceux qui…. Zeyno semble obsédée par une seule idée, celle de dire au monde : c’est possible ! Plus elle se donne à l’art et littéralement à la toile, plus elle est convaincue que l’art est le meilleur moyen de réveiller le cœur des hommes et de le reconnecter à l’amour et au respect, à la reconnaissance et à la joie.
Elle dira dans ses écrits : "L’art est une forme par laquelle on peut manifester l’estime que l’on porte à la vie. Manifester l’estime que je porte à la vie et par ce fait à moi-même, me mène forcement à l’expression de l’estime que je porte à l’autre. C’est la reconnaissance de l’autre dans sa différence par la reconnaissance de moi-même que je pratique dans mon travail pictural depuis mes “ Signes de vie ” et de manière plus explicite avec mes empreintes du corps. Si jusqu’à présent c’est le “ moi ” que je vois dans l’autre, c’est le “ tu ” que je porterai en moi pour la suite de mes recherches : Une peinture créée par l’empreinte de la peau, qui me permet de réaliser un degré de vérité qui peut devenir le miroir de la vérité pour ceux qui désirent “ se voir en peinture ” et pour ceux qui sont prêts à s’y refléter."
Antoni Tàpies disait : "Mon illusion est d’avoir quelque chose à transmettre. Si je ne peux pas changer le monde, je désire au moins changer la manière dont les gens le regardent". Zeyno Arcan souscrit de grand cœur. Pour elle la vie, l’amour, la paix se créent dans la pensée et dans le regard. La puissance de l’art est celle de donner à voir et à penser autrement, et cet « autrement » est la (trans-) mission de l’artiste. Et pour transmettre elle se met dans ses toiles.
Peinture "Scéno-graphique" et "Vie sur toile" sont des expressions toutes neuves qui coïncident parfaitement avec l’univers restitué en peinture par Zeyno Arcan, dans la fluidité d’un geste pictural où les matières se déversent sur la toile, le papier, pour se fondre les unes contre les autres avec toute la délicatesse d’une confrontation, celle du corps sur le support. Dans sa peinture se concentrent tous les moyens d’expressions chers à l’artiste au service des valeurs qu’elle défend : la danse, corps et mouvement, la couleur, lumière et matière. La magie de la peinture de Zeyno vient du fait qu’au profit de l’expression corporelle, la facture, fluide et aérienne, concourt à la représentation sensuelle de ces corps mouvants dans un espace indéfini. Chaque composition semble être la projection de soi en vie, soi avec autrui, dans ce monde, aujourd’hui. Les corps dansent, suspendus entre ascension et chute, au point de liaison médiane du tableau. L’équilibre se crée ici, à la jonction du haut et du bas, de l’élévation amorcée et de la retombée du corps dans la légèreté.
Sa soif d’apprendre, de comprendre l’homme et son rapport à l’autre et à soi, l’amène à soutenir une thèse en science, esthétique et philosophie des arts à l’université de Paris VIII en 2006, thèse qui nourrira sans cesse sa créativité. Elle confirmera aussi l’idée profonde que Zeyno Arcan se fait de l’art : "La puissance de l’art n’est pas sa valeur marchande, mais sa puissance transcendantale au service des causes nobles de l’humanité. Quand l’éthique de la vie s’épanouira dans l’art, le monde peut guérir".
Nicolas de Staël avait titré une de ses compositions abstraites de 1946 La vie dure, métaphore picturale, substantielle, de l’homme face aux difficultés : la vie stigmatisée comme une échelle bancale, obstruée par une jungle de traits noirs épais qui étouffent le regard et rendent difficile l’ascension vers une lumière lointaine, consolatrice. Une lumière symbolisant l’objectif et la quête que l’homme tente inexorablement d’atteindre, envers et contre tout.
Derrière chaque mot, chaque phrase de Zeyno, au sein de chacune de ses compositions, se cache une conclusion similaire où la lumière sera toutefois triomphante. Elle évoque d’ailleurs son propre sentiment face à cette difficulté de vivre que nous éprouvons tous un jour. Isadora Duncan écrivait, dans ses mémoires, "L’art n’est nullement nécessaire. Tout ce qu’il faut pour rendre ce monde plus habitable, c’est l’amour". L’art et la beauté rendent aussi ce monde plus habitable. L’art, né ici, d’une volonté de dialogue avec le monde, de transmissions d’un désir de vivre et de partage si fort, qu’il justifie sa démarche par le rappel de toute la beauté du monde, transfigurée par ces corps qui la célèbrent, entre le haut et le bas, la tristesse et la joie, le commencement et la fin. A la frontière de toute chose, là est la vie. C’est en parcourant le monde que l’artiste a pu se rendre compte qu’au-delà des frontières culturelles, linguistiques et religieuses, une unité perdurait, celle des hommes dans la réalité de leurs plus inébranlables espérances.
(Extrait du catalogue d’exposition Zeyno Arcan "Les racines d’elle", Ville de Perpignan 2008, Charlotte Waligora, historienne d’art). La beauté du geste dans la peinture de Zeyno Arcan.